Industrie Mag - Le journal de l'industrie.

La Commission européenne veut repousser les limites de la microfluidique, et ainsi booster la recherche et les innovations industrielles. La dotation du programme « Horizon 2020 » va notamment permettre de décupler la précision de la fabrication en impression 3D de puces microfluidiques permettant, par exemple, la culture d’organes artificiels sur puce imitant le vivant, dans lesquels s’écoulent des fluides, et permettant de gagner un temps considérable dans la recherche et l’innovation, tout en baissant les coûts de façon importante. Dans le cadre du projet HoliFAB, les partenaires vont opérer une avancée technologique dans la fabrication de nouvelles générations d’instruments microfluidiques et ainsi renforcer le positionnement de l’Europe dans la microfluidique et soutenir le développement de sa filière industrielle.

La microfluidique regroupe l’ensemble des technologies permettant de manipuler des fluides et des objets biologiques à très petite échelle, et d’apporter ainsi à la médecine une révolution comparable à ce qu’a été pour le traitement de l’information l’invention des microprocesseurs. Le potentiel de cette technique pour la recherche et le diagnostic est immense, mais son évolution reste limitée par les coûts de développement et de fabrication des circuits complexes, appelés puces, dans lesquels s’écoulent ces fluides pour recréer les conditions du vivant, ou décupler les capacités d’analyse des instruments de diagnostic. Le projet HoliFAB, coordonné par la société Fluigent et comprenant une dizaine de partenaires industriels et académiques, dont la société Sculpteo, le CNRS et l’Institut Curie, vise à développer un ensemble de lignes pilotes qui permettront de repousser ces limites en combinant plusieurs innovations, en particulier l’impression 3D, qui sera poussée pour cela au-delà de ses limites actuelles en termes de résolution avec un facteur 10 et une précision de l’ordre du micron.

Ce mariage permettra de proposer une nouvelle génération d’instruments microfluidiques, plus performants, plus faciles d’utilisation, moins coûteux et dans des délais rapides, permettant ainsi de fabriquer, par exemple, des « organes sur puces », pour identifier de nouvelles molécules thérapeutiques, ou des instruments d’analyse pour le diagnostic ou le contrôle environnemental (contrôle de l’eau).

Pour France Hamber, CEO de Fluigent : « En apportant cette agilité, cette vitesse d’exécution dans la fabrication en impression 3D haute résolution des dispositifs de microfluidique, nous pourrons proposer de véritables laboratoires dédiés à chaque secteur de recherche en un temps record. Cela signifie un gain de temps en années dans la découverte de nouveaux vaccins, dans la simplification de la détection de maladies, mais aussi dans tous les domaines de la recherche industrielle ».

Clément Moreau, CEO de Sculpteo, ajoute : « L’impression 3D d’instruments microfluidiques rendra simple et réelle la fabrication de ces nouvelles puces, qui feront autant avancer la technologie que l’invention du microprocesseur en 1969. »

http://www.fluigent.com

http://www.sculpteo.com