Les résultats de ces études documentent pour la première fois avec précision les représentations que les Français ont des villes moyennes en général, mais aussi les perceptions et vécus des habitants des villes moyennes en particulier. Au niveau local, les habitants de trois villes, Cahors, Quimper et Charleville-Mézières, choisies pour la diversité de leurs situations, ont été interrogés : comment y vivent-ils ? Pourquoi souhaitent-ils s’y installer ou, au contraire, les quitter ?
L’attractivité des différents territoires est inversement proportionnelle à leur densité : la région parisienne (74 % n’aimeraient pas y vivre) fait figure de repoussoir, tandis que la zone rurale semble largement préférée des Français (56 % aimeraient y vivre). Interrogés sur leur lieu de vie idéal, 84 % des Français préfèrent la maison à l’appartement, et ils sont même près de la moitié (45 %) à préférer habiter dans une maison de campagne avec jardin s’ils le pouvaient.
Depuis le confinement et la crise liée à l’épidémie de Covid-19, 21 % des Français envisagent davantage de quitter leur lieu de vie. Cette tentation est particulièrement répandue chez les habitants des grandes villes (31 % l’envisagent) - dont la région parisienne (36 %), et moins marquée chez les habitants des trois villes moyennes testées (Cahors : 9 %, Quimper : 13 %, Charleville-Mézières : 16 %).
L’image de la ville moyenne est très positive aussi bien auprès de ses habitants que de l’ensemble des Français : un territoire qui parvient à allier à leurs yeux les avantages de la grande ville (commerces, service public, innovation) et des plus petites (proximité de la nature, qualité de vie…). C’est également le territoire le plus adapté pour y élever ses enfants (35 % des Français, contre 31 % pour la petite ville, 26 % la campagne et 9 % la grande ville) : les habitants de Charleville-Mézières (44 %), Cahors (37 %) et Quimper (56 %) estiment ainsi que les villes moyennes sont le territoire « le plus adapté pour y élever ses enfants ».
Les villes moyennes sont majoritairement (48 %) perçues comme plus dynamiques économiquement qu’il y a une dizaine d’années, et surtout plus attractives (56 %), en particulier à Quimper (63 %) et Cahors (62 %). Elles attirent 40 % des Français, et avant tout les habitants des grandes villes (50 % aimeraient y habiter contre 24 % des habitants des petites villes ou zones rurales) et notamment de la région parisienne (53 % contre 37 % en moyenne sur les autres régions).
Pour les Français qui déclarent souhaiter y vivre, les principaux atouts de la ville moyenne sont avant tout leur tranquillité (32 %) et leur proximité avec la nature (25 %), ainsi que le coût de vie accessible (31 %) et les logements plus spacieux (23 %). Mais elles sont aussi associées à un certain dynamisme (25 %) avec un accès aux offres de loisir (22 %), de services publics (21 %) et de travail (18 %). C’est cependant avant tout « pour le travail » (38 %) que l’on s’installe en ville moyenne.
Ces villes moyennes font ainsi figure de « villes charnières », rapprochant les aménités urbaines des attraits attribués aux zones rurales.
Les habitants des villes moyennes se montrent plus satisfaits que les habitants des grandes villes concernant la proximité à la nature (4/5 contre 3,8), le sentiment de sécurité (3,7/5 contre 3,4).
Ils se rendent moins fréquemment dans le centre de la ville la plus proche (63 % s’y rendent au moins une fois par semaine, contre 67 % de l’ensemble des Français) et les zones commerciales sont privilégiées pour faire leurs courses (62 % des habitants des villes moyennes, contre 56 % de l’ensemble des Français).
Méthodologie :
Terrain réalisé du 28 octobre au 9 novembre 2020 sur deux échantillons : Un échantillon national de 1 800 personnes représentatif de la population française adulte selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence, région, taille d’agglomération).
Un sur-échantillon complémentaire de 1 001 personnes habitant dans une ville moyenne ou son agglomération (tranches d’unité urbaines de 20 000 à 200 000 habitants).
Interviews réalisées en ligne via le panel Kantar.
Questionnaire autoadministré (CAWI).
Sondage réalisé par Potloc sur les réseaux sociaux (Facebook, Snapchat, Twitter) auprès de 4 370 habitants des aires urbaines d’une grande ville (Toulouse) et de trois villes de taille moyenne (Cahors, Charleville-Mézières et Quimper). La méthode des quotas a été utilisée et l’échantillon a été redressé selon le sexe et l’âge (d’après les dernières données du recensement INSEE 2017). Au final, le sondage se base sur plus de 1 000 répondants par ville pour Toulouse, Charleville-Mézières et Quimper, et à plus de 600 par ville pour Cahors.