Le consortium multisectoriel s’est fixé pour objectif d’explorer les bases techniques de normalisation des carburants méthanol en Europe. Environ 20 partenaires scientifiques et industriels participent ainsi au projet.
Lors de la Conférence de Paris sur le climat en 2015, il a été décidé que les émissions de CO2 devraient être réduites de 38 % d’ici 2030 et de 80 % d’ici 2050. Suite à l’accord vert européen, la Commission européenne a fixé des normes encore plus strictes, visant à une réduction d’au moins 50 % d’ici 2030 et à une neutralité climatique complète d’ici 2050. Les émissions n’ont pas diminué ces dernières années dans le secteur des transports, notamment en raison de la croissance régulière de la demande. Pour d’atteindre ces objectifs ambitieux et importants, FEV ne s’appuie pas sur une seule solution, mais plutôt sur une combinaison efficace de technologies.
« Compte tenu de la densité énergétique élevée des carburants liquides, les concepts « power-to-liquid » constituent une approche très prometteuse, notamment pour le transport de marchandises et sur de longues distances », a déclaré Christof Schernus, vice-président de la recherche et de l’innovation chez FEV. « Le principal avantage des sources d’énergie liquide est qu’elles peuvent stocker l’énergie à grande échelle et qu’elles sont faciles à transporter sur de longues distances. »
Le méthanol, qui est obtenu par synthèse du CO2 et de l’hydrogène, est un exemple de produit « power-to-liquid ». L’hydrogène est produit par électrolyse à l’aide d’électricité renouvelable. Cela signifie que l’électricité peut être stockée dans des régions où le vent ou le soleil sont particulièrement présents. Idéalement, le CO2 est obtenu à partir de déchets, ou extrait de l’air à long terme. Le méthanol ainsi créé peut alors être transporté par navire, par rail ou par pipeline et utilisé dans l’infrastructure existante. Aujourd’hui, le processus de production du méthanol a atteint une maturité technologique élevée.
Le projet collaboratif récemment lancé se concentre sur deux carburants à base de méthanol : le M100, du méthanol pur, et le M15, un mélange de méthanol et d’essence. Également connu sous le nom de carburant de remplacement, le M15 peut déjà être utilisé pour le parc existant pour obtenir des réductions de CO2 significatives à court et moyen terme. Outre la production et l’utilisation de carburant dans le secteur des transports, les aspects de sécurité sont également partie intégrante du projet de recherche. Les résultats seront mis en œuvre dans un prototype de moteur.
FEV a également acquis de l’expérience dans la recherche de carburants à base de méthanol dans un autre de ses projets :le « consortium C3-Mobility » qui explore le méthanol et sa transformation en d’autres carburants synthétiques ainsi que l’utilisation de ceux-ci dans diverses versions et tailles de moteurs.
Les carburants renouvelables de remplacement c’est-à-dire les carburants synthétiques qui sont compatibles avec les normes actuelles sur les carburants, peuvent être utilisés directement pour l’ensemble du parc automobile et l’impact est donc neutre pour le climat. À ce titre, une disponibilité rapide pourrait contribuer de manière significative à la réalisation des objectifs climatiques.