Depuis le décret du 28 mai 2021, un patient peut désigner son pharmacien correspondant auprès de l’Assurance Maladie. Cet interlocuteur privilégié s’inscrit dans le parcours de soins et la prise en charge des patients atteints d’une maladie de longue durée.
En coordination avec le médecin traitant, son rôle est non seulement d’éviter les ruptures de traitement, mais aussi de favoriser le suivi du patient. Pour l’aider dans sa mission, les outils de télémédecine comme le télésoin s’imposent de plus en plus.
“Le pharmacien correspondant fait partie du parcours de soins et a un rôle d’accompagnement du patient. Il peut être titulaire d’officine ou gérant d’une pharmacie mutualiste et suppléé dans ses fonctions par un confrère de la même officine, si le patient donne son accord,” explique Stéphanie Hervier, Directrice Générale de Medaviz.
Ce nouveau rôle lui permet de renouveler périodiquement certains traitements chroniques et si besoin, d’en ajuster la posologie, lorsque la prescription médicale l’autorise.
Il doit indiquer les actions entreprises sur l’ordonnance, puis les renseigner dans le dossier pharmaceutique et le dossier médical partagé (DMP) du patient. La durée totale de la prescription, incluant le renouvellement du pharmacien, ne doit cependant pas dépasser 12 mois.
Pour mener à bien sa mission de pharmacien correspondant, le praticien doit disposer de locaux avec une isolation phonique et visuelle permettant un entretien individuel avec le patient. Le pharmacien correspondant peut cependant estimer qu’un acte de télésoin est pertinent et décider d’assurer un suivi ponctuel à distance.
“La télémédecine vient en soutien au pharmacien, pour effectuer entre autres, des actes de télésoin auprès de personnes isolées, ou qui ne sont pas en mesure de se déplacer,” explique Stéphanie Hervier. “Le télésoin lui permet de faire une évaluation du patient et de délivrer des informations sur le traitement afin d’ajuster éventuellement la posologie (en le précisant sur l’ordonnance) ou de conseiller le patient.”
Cet acte à distance doit faire l’objet d’un compte-rendu dans le dossier du patient et dans son dossier médical partagé. Sa tarification ne peut être supérieure à la même activité réalisée en présentiel et le pharmacien se garde le droit de proposer cet acte de télésanté, ou d’imposer au patient un rendez-vous en présentiel.
Enfin, le pharmacien correspondant doit participer à la même structure d’exercice coordonné que le médecin traitant du patient, au sein d’une maison de santé, ou d’une CPTS (communauté professionnelle territoriale de santé) par exemple. Cette organisation permet de fluidifier toujours plus le parcours de soins du patient.