Cette étude est la première réalisation du projet e-Meuse Santé du Programme d’Investissement d’Avenir porté par le Conseil Départemental de la Meuse dans le cadre du PIA 3 « Territoire d’innovation ». Durant 3 ans et demi, 400 patients seront télésuivis afin d’évaluer l’intérêt d’une prise en charge intégrant des objets connectés dans ces maladies respiratoires chroniques.
Et si les objets connectés permettaient d’améliorer la gestion de la maladie et la qualité de vie des patients atteints de maladies chroniques ? C’est ce que veut démontrer une étude régionale qui vient d’être lancée dans la Meuse. Porté par le Conseil Départemental de la Meuse et ses partenaires historiques (Assurance Maladie, Agence Régionale de Santé, Région Grand Est et CEA), e-Meuse santé introduit les technologies de e-santé comme leviers de soutien et de transformation des pratiques et organisations. Objectif : coordonner les parties prenantes pour construire des parcours de soins innovants et parfois alternatifs.
Parmi les premières concrétisations du consortium e-Meuse Santé, cette étude de télésurveillance de patients atteints de pathologies respiratoires chroniques doit permettre d’étudier l’évolution de la qualité de vie de patients ayant une pathologie respiratoire chronique, lors d’une prise en charge intégrée territoriale comprenant la mise à disposition d’objets connectés combinée à une éducation thérapeutique.
« La combinaison de l’éducation thérapeutique et la télésurveillance permet au patient de s’approprier la gestion de sa maladie en toute sécurité, avec à la clé une meilleure qualité de vie. Les premiers patients ont été inclus mi-septembre. L’objectif est d’atteindre les 400 patients. Cette expérimentation est la première de cette ampleur », rappelle le Dr Jean-Claude Cornu, chef du service pneumologie au CH de Verdun Saint-Mihiel.
Dans cette étude, le patient bénéficiera d’une prise en charge intégrée à domicile pendant 6 mois, avec mise à disposition d’objets connectés (balance, tensiomètre, actimètre par SEFAM et la solution de télésurveillance Bora careTM par BiOSENCY, mesurant la saturation en oxygène, la fréquence respiratoire et la fréquence cardiaque, la température cutanée et l’activité physique). L’intégration de ces objets connectés facilitera un accompagnement en éducation thérapeutique personnalisé dans le cadre d’un réseau de soin labellisé (ADOR) et une implication du patient dans le changement de ses habitudes de vie en le rendant acteur de sa prise en charge.
Au-delà d’analyser l’évolution de la qualité de vie de patients ayant une pathologie respiratoire chronique, lors d’une prise en charge intégrée, cette étude va également regarder si d’autres critères évoluent tels que l’observance du traitement, l’activité physique, le poids, la variabilité de la pression artérielle moyenne, la variabilité de la saturation en oxygène, de la fréquence cardiaque et de la fréquence respiratoire pour les patients BPCO, la sévérité de la BPCO pour les patients concernés, la somnolence…
Ces pathologies constituent un problème majeur de santé publique, en raison de leur prévalence élevée, mais surtout du fait de leurs conséquences cardiovasculaires et métaboliques délétère associées à des coûts de santé élevés. Il existe également une inégalité d’accès aux soins de référence lié aux démographies et organisations territoriales.
« Les innovations en e-santé pour s’inscrire dans des parcours efficients et efficaces ont besoin de l’implication de tous les partenaires de l’organisation des soins. Le consortium e-Meuse est là pour cela, et cette première expérimentation de grande ampleur marque une nouvelle étape dans le développement de ces territoires d’innovation dans notre région », souligne Jean-Charles DRON, Directeur opérationnel e-Meuse santé.
En lien avec les autorités régionales et nationales de la santé, si la faisabilité et l’efficacité d’un tel parcours de soins sont démontrées au niveau du territoire, cela permettra une extension de cette solution de prise en charge intégrée au niveau national, améliorant la qualité de vie et l’accès au soin de nombreux patients.