Le marché du travail n’est plus le même qu’il y a seulement 25 ou 30 ans. : la désindustrialisation du territoire et la massification du chômage notamment des plus jeunes qui n’arrivent pas à trouver leur premier emploi, appellent des réformes d’ampleur.
Le débat dont les grandes étapes doivent être fixées ce jour, doit constituer une occasion historique d’aborder de manière courageuse la question de l’Assurance Chômage dans notre pays qui manque cruellement de croissance, qui n’arrive pas à rattraper son retard considérable de compétitivité et d’innovations.
Chacun connaît notre hostilité aux seuils sociaux dont nous avons largement démontré ces derniers mois qu’ils étaient particulièrement nuisibles à la création d’emplois en France en constituant une entrave au développement de nos entreprises. Nous n’y revenons pas.
Nous devons nous inspirer des mesures du gouvernement Harper. Nous devons inciter les chômeurs à se reconvertir. Il y a là un vaste chantier pour poser les bases de la modernisation de notre marché du travail.
La base ce cette réforme est la définition, par le dialogue social, de ce qu’est un « emploi convenable », c’est-à-dire un emploi qu’un allocataire ne pourra pas refuser sous peine de perdre son indemnité chômage mensuelle.
C’est l’une des pistes qui doit être étudiée par les partenaires sociaux dans la sérénité afin que l’on puisse lutter contre ce cancer social qu’est le chômage de masse. Cette réforme est nécessaire et permettra de lutter contre les rigidités actuelles qui poussent les chômeurs à perdre confiance en eux et à s’éloigner du marché du travail, faute d’avoir bénéficié d’un accompagnement et d’une formation dédiée. Les chômeurs de longue durée doivent ainsi se voir proposer une formation pour l’un des emplois dont nos entreprises ont besoin et pour lesquels les recrutements ne sont pas pourvus. Il ne s’agit là en rien d’une contrainte, mais d’un pari gagnant dont l’intérêt social est évident. Arrêtons de faire semblant de croire que les chômeurs les plus éloignés de l’emploi sont sans talent ou sans capacités d’adaptation. Chacun est capable de s’adapter à de nouveaux besoins de l’entreprise, à condition de lui offrir la formation adéquate et de lui redonner espoir et confiance en l’avenir.
Nous proposons qu’ensemble les partenaires sociaux avec les services de Pôle Emploi travaillent sur les critères permettant d’établir des catégories entre les chômeurs les plus éloignés de l’emploi et les autres.
Le chômeur le plus éloigné pourrait devoir accepter tout emploi pour lequel il est qualifié, à 70% ou 80% de sa rémunération précédente, après avoir perçu six mois d’indemnités chômage à taux plein.
Ils pourront auparavant chercher le même emploi qu’occupé précédemment pendant six mois, à 90% de la rémunération précédente.
La notion de travail similaire devra lui aussi bénéficié d’un travail de réflexion permettant de définir des critères précis et consensuels.
Il s’agit avant de tout de débattre du délai raisonnable à partir duquel un chômeur doit être incité à retrouver un travail. Il s’agit uniquement de mettre en place un système de juste contrepartie à la perception des indemnités chômage.
Evidemment, il ne s’agit en rien de forcer un chômeur à travailler. Il s’agit ni plus ni moins d’activation de l’assurance chômage comme cela est mis en place dans la plupart des pays développés. Il s’agit d’inciter les chômeurs à élargir leurs recherches à des métiers auxquels ils n’auraient naturellement pas pensé parce qu’ils ne correspondent pas à leur formation initiale. Tout cela doit évidemment être perçu à l’aune des 400 000 emplois non pourvus. Comment comprendre que l’on ne forme pas nos chômeurs aux métiers qui recrutent comme ceux de la mécanique de précision, de décolleteurs, de chaudronniers, ou de soudeurs.