Dans ce contexte, il est intéressant de revenir sur les effets du digital sur le métier des achats, et plus spécifiquement sur la façon dont de nouveaux usages comme la mobilité ou le web social ont transformé cette fonction dans l’entreprise, et la place qu’elle y occupe.
La dématérialisation des appels d’offres est l’un des premiers postes sur lesquels il est possible de faire entrer la fonction achats dans l’ère la digitalisation, avec la quasi-suppression du papier. La mise en place des plateformes d’échange dématérialisé place ces entreprises en avance par rapport à d’autres métiers. Ceci ne suffit cependant pas à dire que la direction achats est digitalisée.
Pour y parvenir, elle va devoir mettre des usages et des modèles apportés par Internet et le e-Commerce au cœur de son fonctionnement. Aujourd’hui, un acheteur peut passer 50 à 70 % de son temps en tâches administratives pour contrôler des demandes d’achats ou des bons de commande, gérer des litiges administratifs qui l’empêchent d’aller au contact de ses fournisseurs autant qu’il le faudrait.
Les directions achats ont eu du mal à entrer dans le numérique, mais elles le font aujourd’hui avec la conscience que cette tendance est totalement incontournable, et qu’elle s’applique à toutes les dimensions de l’entreprise. Peu à peu rattrapées par la dématérialisation des postes comptables, les directions achats se voient englobées dans un processus de digitalisation transversale de l’entreprise où l’importance des données dématérialisées, sécurisées et traçables devient prioritaire. Les solutions e-Achat évoluent en ce sens, en proposant au CPO des outils qui lui permettent non seulement de faciliter le travail de ses équipes et de devenir plus productif, mais également d’avoir un accès simplifié à toutes ses données (fournisseurs et dépenses) pour plus de visibilité, de leviers d’action et de contrôle.
La mobilité au cœur des nouveaux usages pour les acheteurs Les usages liés au mobile ont été intégrés aux solutions e-Achat, car la mobilité est aujourd’hui un avantage majeur pour la performance des équipes achats. L’acheteur doit petit à petit se détacher des tâches trop administratives pour devenir un homme de terrain. Et pour aller à la rencontre de ses fournisseurs ou sur un salon en quête d’innovation, il doit pouvoir effectuer ses missions tout en gérant ses obligations quotidiennes (validation de contrats, de demandes d’achats, etc.). Grâce à Internet, cela est désormais possible. Les applications achat permettent aujourd’hui de traiter une facture, passer une demande d’achat, suivre un contrat sur son téléphone mobile, tablette ou ordinateur portable de façon simple et rapide.
Du côté de l’économie participative par exemple, certains principes sont intéressants pour la direction achats : les solutions logicielles amènent le fournisseur comme les collaborateurs qui travaillent avec lui à remonter l’information, à qualifier le fournisseur, et génèrent des « soft facts » au service d’autres directions de l’entreprise. On peut même envisager dans un futur proche une plateforme où les fournisseurs seraient directement notés par les entreprises ; ce scoring donnant ainsi aux autres entreprises membres de l’information stratégique pour leur sourcing. De tels outils et fonctionnalités permettront de donner aux achats une position encore plus stratégique dans les entreprises.
L’intelligence artificielle, les algorithmes prédictifs et le « machine learning » peuvent aussi simplifier la fonction des achats pour que les collaborateurs concernés ne se concentrent plus que sur les tâches et missions les plus complexes. Les logiciels indiqueront bientôt le produit le plus commandé chez tel ou tel fournisseur, selon les pratiques du collaborateur utilisateur. La machine pourra automatiser certaines requêtes et commandes de façon personnalisée, et l’on peut imaginer demain des SRM intelligents. Chaque jour, Internet apporte des technologies et des usages nouveaux.