L’Initiative de lutte contre la bilharziose (Schistosomiasis Control Initiative (SCI)), basée au Royaume-Uni et qui fait partie de l’université Imperial College London, joint ses forces au Consortium pour une formulation pédiatrique du praziquantel, une organisation internationale à but non lucratif. Le Consortium a pour objectif de développer, d’enregistrer et de mettre à la disposition des intéressés une nouvelle formulation de praziquantel adaptée aux enfants, destinée aux enfants d’âge préscolaire – plus de 25 millions – souffrant de bilharziose, une maladie parasitaire endémique dans la plupart des pays d’Afrique sub-saharienne. Il n’existe pas actuellement de traitement adéquat pour ce groupe d’âge.
La SCI possède une vaste expertise, acquise en travaillant avec des ministères de la Santé à travers l’Afrique sub-saharienne pour la lutte contre la bilharziose et l’élimination potentielle de cette maladie ; elle s’appuiera sur cette expérience pour aider le Consortium à préparer et à mettre à exécution le Plan d’accès et de distribution pour la nouvelle formulation pédiatrique dans les pays endémiques. Le Dr Elly Kourany-Lefoll, Responsable du programme de développement du praziquantel pédiatrique et Responsable du développement des médicaments pour les maladies tropicales négligées (NTD Neglected Tropical Diseases) chez Merck KGaA, à Darmstadt, en Allemagne, remarque : « Nous sommes ravis de voir la SCI se joindre à notre Consortium. Au cours des quatre dernières années, nous avons fait avancer considérablement l’ensemble du programme de développement du praziquantel pédiatrique, et un essai clinique de phase II est en cours en Côte d’Ivoire. Cela signifie que nous testons actuellement la nouvelle formulation sur des enfants d’âge préscolaire infectés par des schistosomes, pour identifier la dose optimale. »
Si elle n’est pas traitée correctement, la bilharziose entraîne une morbidité élevée, avec entre autres une anémie, un retard de croissance et des troubles de l’apprentissage. Dans certains cas, la maladie peut même être fatale. « Au fur et à mesure de l’avancement de notre programme de développement », poursuit le Dr Kourany-Lefoll, « nous avons commencé à élaborer un plan pour rendre la formulation de praziquantel adaptée aux enfants accessible aux enfants de moins de six ans dans les pays endémiques. Nous engageons actuellement un dialogue avec des experts en matière d’accès, et d’autres parties prenantes clés, telles que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et des représentants de gouvernements de pays d’Afrique sub-saharienne, pour bénéficier de leur contribution et de leur soutien. La SCI jouera un rôle crucial dans ces efforts. »
Pour la SCI, ce partenariat ouvre différentes perspectives. La SCI a pour but de réduire le fardeau mondial des NTD dont la bilharziose, en Afrique sub-saharienne d’ici à 2030, conformément aux Objectifs de développement durable des Nations Unies. Le Professeur Fenwick, fondateur et directeur de la SCI, déclare : « Nous sommes en contact avec le Consortium depuis bien des années, et nous anticipons avec grand intérêt cette collaboration. Pour nous, la formulation pédiatrique de praziquantel est une étape décisive dans la lutte contre la bilharziose chez les jeunes enfants infectés, un groupe pour lequel, jusqu’ici, il n’existait aucun traitement adapté. » Il ajoute : « Non contents de susciter une prise de conscience, de changer les perceptions et de favoriser un soutien à l’échelle mondiale des programmes concernant les NTD, à la SCI, nous nous efforçons aussi par-dessus tout de garantir un accès universel à un traitement efficace pour tous ceux qui souffrent de NTD. »
Les compétences de la SCI quand il s’agit de déployer des outils et des stratégies préventifs et thérapeutiques pour éliminer les NTD viennent compléter l’expertise scientifique et réglementaire déjà offerte par les six autres partenaires du Consortium. La SCI possède en outre un vaste réseau comptant parmi ses membres des décideurs politiques tels que l’OMS, des ministères de la Santé, des institutions académiques, des bailleurs de fonds et d’autres parties prenantes, qui joueront un rôle essentiel dans la mise en place d’une campagne efficace de prise de conscience et de sensibilisation au cours des années à venir.
La bilharziose (connue aussi sous le nom de schistosomiase) est une des maladies parasitaires les plus prévalentes en Afrique, et elle est très importante en raison du lourd fardeau qu’elle représente pour la santé publique et de son impact économique. C’est une maladie liée à la pauvreté, responsable de pathologies chroniques. La bilharziose représente une menace considérable, avec 78 pays touchés, 700 millions de personnes à risque, et 258 millions de personnes infectées d’après les estimations. Plus de 90 % des patients vivent en Afrique, où la maladie touche une vaste proportion des enfants de moins de 14 ans.