« Après un parcours à l’hôpital en tant que médecin biologique, je suis entrée dans l’industrie pharmaceutique. Je faisais de la fabrication galénique de médicaments avant de travailler aux affaires règlementaires », indique-t-elle. En 1990, elle rejoint le laboratoire Amgen. « C’était alors le balbutiement de tous les produits issus du vivant. À l’époque, nous étions tous des pionniers, la complexité de l’accès au marché des produits innovants nous obligeait à nous occuper de tout », se souvient-elle.
La vie - vie de famille, de couple et professionnelle - s’en trouve profondément modifiée, mais grâce aux résultats de la recherche, on connaît mieux aujourd’hui le cancer du sein. Des études ont permis d’améliorer son diagnostic et son traitement, cependant, toutes les femmes atteintes d’un cancer du sein n’ont pas le même cancer, elles n’ont donc pas le même traitement. Le médecin propose aujourd’hui à chaque patiente un traitement adapté à sa situation pour obtenir les meilleures chances de guérison. Europa Donna est une association qui se présente comme militante qui informe, rassemble et soutient les femmes dans leur lutte contre le cancer du sein.
« Notre association regroupe aujourd’hui 47 pays. C’es t la grande Europe avec des systèmes de santé et de prises en charge très différents, avec un immense avantage du système français », souligne-t-elle.
« Je cite toujours l’exemple de ma meilleure amie qui est morte d’un cancer du sein en 1990. Et pourtant, elle a été soignée, opérée et puis deux ans après, c’était fini ! Pour moi, cela a été le déclic de mon engagement vers le monde associatif. Pour autant, tout a changé. Quand j’ai quitté, il y a deux ans, l’industrie pharmaceutique, j’ai compris qu’il y avait, 25 ans plus tard, un changement radical dans le dépistage, la prise en charge et le traitement du cancer du sein. Aujourd’hui, on sauve des patientes qui avant n’étaient pas sauvées » observe-t-elle.
Europa Donna, accompagner les patientes dans leur vie de tous les jours « J’ai rencontré des médecins qui reconnaissent que leur métier a complètement changé ». L’un d’entre eux me racontait : « Avant, je voyais une patiente pendant deux ans, maintenant je la vois pendant des années ! Il a fallu nous adapter à cette situation. Il y a de plus en plus de patientes qui vivent de plus en plus longtemps grâce aux nouveaux médicaments ». Et de poursuivre : « Pour moi qui suis pharmacienne et qui ai connu et faisais de la toxicologie et de la pharmacologie clinique, la révolution des médicaments qui sauvent des vies m’émerveille toujours autant. Et pourtant, il y a encore tellement de problèmes à régler au quotidien dans la vie de tous le s jours. Heureusement, les grands acteurs se posent tous la question : et le patient dans tout ça ? Il faut suivre ces patientes qui se retrouvent dans une vie (presque) normale, mais la prise en charge d’un meilleur quotidien reste à inventer. Au fond, notre association Europa Donna est là pour cela », conclut-t-elle en souriant.
Interview réalisée à l’occasion d’un entretien mené avec Europa Donna pour Pfizer sur le traitement de l’information portant sur le cancer du sein métastatique dans les médias et sur les réseaux sociaux.