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Dossiers

Entreprises, n’attendez pas des jeunes qu’ils s’adaptent : adaptez-vous à eux !

Par Adrien Ledoux, CEO et co-fondateur de JobTeaser.com

Publication: Octobre 2016

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On entend depuis quelques années un discours critique des entreprises sur les jeunes...
 

Il se dit d’eux, dans les médias, dans les bureaux de quelques dirigeants et RH, dans les conversations de leurs parents, qu’elle est « peu vaillante » cette génération Y. Les étudiants et jeunes diplômés sont soupçonnés d’être paresseux, accusés d’être peu respectueux de la hiérarchie et infidèles aux entreprises.

La réalité est ailleurs. Elle est surtout plus complexe que ça.

Constater que le regard des plus âgés sur les générations d’après est critique ne date pas d’hier. Cependant, la génération Y est particulièrement sous le feu des projecteurs du fait, peut-être, de la jalousie qu’elle suscite.. Et comment ne pas l’envier cette génération qui n’a pas peur de quitter son entreprise sans autre emploi en filet de sécurité ou pour créer la sienne ? Pour qui voyager est simple, qui peut, grâce aux nouvelles technologies, travailler depuis l’endroit où elle le souhaite ? Elle a par ailleurs, et de ce fait, un temps été surnommée « skies », contraction de Skype et Easy jet.

Cette génération qui OSE prétendre à autre chose que ce qu’on lui propose ?

Les jeunes d’aujourd’hui rejettent la vie professionnelle qu’ont connue leurs parents car ils ne souhaitent pas avoir un rapport de soumission au travail. Ils ne souhaitent pas travailler par nécessité mais par plaisir. Il ne faut pas y voir l’expression d’un caprice générationnel mais celle d’une volonté, de la certitude qu’elle peut tout à fait y arriver.

Le regard que l’on devrait avoir sur ces jeunes, nous, dirigeants, fondateurs d’entreprises, recruteurs, doit être plus bienveillant. Ces jeunes sont admirables car ils sont en quête d’un idéal et se donnent les moyens de l’atteindre. Ils cherchent à trouver un sens à ce qu’ils font. On constate par ailleurs qu’ils s’investissent à fond dès lors qu’ils se voient proposer une mission dont les résultats ont un impact concret sur la société.

« Cette jeunesse fait un pari : elle fait passer le pourquoi avant le comment, la flexibilité avant la sécurité, l’exemplarité avant le statutaire, l’ambition de s’accomplir avant celle de réussir » disait Emmanuelle Duez, fondatrice de The Boson Project, lors du Positive Economy Forum.

Aujourd’hui, l’entreprise telle qu’elle existe ne lui correspond pas. Elle met trop de barrières hiérarchiques, elle est rigide. Ces jeunes sont critiqués et parfois considérés comme une menace car ils poussent les entreprises à revoir leur modèle d’organisation pour un modèle plus agile. Certaines l’ont compris et se sont adaptées avec succès. L’entreprise américaine de e-commerce Zappos a fait tomber les couches hiérarchiques qui structurent traditionnellement une entreprise au profit d’une organisation en mode projet. Les équipes et les rôles attribués changent d’un projet à un autre permettant à chacun d’appréhender différents métiers, de nouvelles responsabilités et différents rôles.

Une entreprise française comme la notre entend par ailleurs s’en inspirer en montant des équipes temporaires. Le résultat observé à ces assouplissement managériaux : le bonheur des employés. Des employés heureux sont plus productifs et Tony Heislh, avec son concept d’entreprise du bonheur appliqué à Zappos, l’a par ailleurs prouvé. Il n’y a donc même pas d’excuse business à avancer contre ces modèles de neo management !

Les entreprises ont tort de demander aux jeunes de bien vouloir s’adapter à l’organisation en place si celle-ci ne fonctionne plus pour les attirer, les motiver ou les fidéliser. C’est à elles de changer, de se redéfinir avec de nouveaux modèles d’organisation et de management.

Les jeunes évoluent avec leur temps. Ce n’est pas cohérent de penser qu’ils auront le même emploi toute leur vie quand ils voient de nouveaux métiers apparaître chaque jours grâce aux innovations. Quand ils peuvent créer leur propre emploi, parce qu’ils n’auront pas trouvé ce qui leur correspond, par l’entrepreneuriat. Quand le freelancing s’impose de plus en plus comme le modèle qui leur permet de trouver l’équilibre qu’ils cherchent.

Pour garder leurs talents, en plus de revoir son organisation, l’Entreprise doit former ses talents à de nouveaux métiers, créer des parcours, faciliter leur mobilité interne.

Il est fort à parier que les entreprises qui n’appliqueront pas ces nouveaux modèles ne s’en sortiront pas. Il est certain que si elle continue de considérer les jeunes comme une menace et non comme une opportunité, elle disparaîtra au profit d’un modèle qu’ils auront inventé avec cette volonté qui les anime de vouloir changer le monde.

https://www.jobteaser.com

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