Plus moderne, plus maniable et aussi plus polyvalente, la nouvelle machine d’usinage cinq axes nouvellement installée sur la plateforme GINOVA du pôle S.mart Grenoble Alpes, remplace avantageusement l’ancienne machine trois axes. Cet équipement d’occasion spécialement personnalisé pour GINOVA par la société Ratmo, permet d’usiner au centième de millimètre près des pièces métalliques selon trois axes de translation (les mêmes que ceux de l’ancienne machine) et deux axes de rotation supplémentaires.
Ce n’est pas tout. Il a été doté au passage d’un nouvel outil : une tête de fabrication additive métallique par fusion de fil. « Cette tête de fabrication additive est prise en charge comme un outil traditionnel, ce qui permettra de programmer des trajectoires de déplacement tout en déposant de la matière fondue, » explique Alain Di Donato, responsable technique de la plateforme GINOVA du pôle S.MART Grenoble-Alpes. « La matière peut ainsi être ajoutée juste là où elle est nécessaire avec une précision de l’ordre du millimètre en faisant fondre un fil de métal, puis usinée finement avec une précision 100 fois supérieure. Cette association de technologies permet d’obtenir des capacités de fabrication one-shot plus performantes qu’avec l’ancien équipement. » Outre un gain de temps considérable, le fait de pouvoir passer de la fabrication additive à un usinage fin sans changer de machine permet de produire des pièces de géométrie complexe et rapidement avec plus d’agilité qu’avec une solution séquentielle : machine de fabrication additive + machine d’usinage.
Dans un premier temps, les scientifiques devront achever le développement de cette machine sans équivalent en France, en expérimentant des stratégies de trajectoires de pilotage. « Il s’agira notamment de vérifier que les trajectoires définies au préalable sont respectées par la machine, et que les pièces produites sont conformes au modèle numérique » souligne Alain Di Donato. Après une phase de prise en main de quelques mois, l’équipement sera utilisé à des fins de recherche et de pédagogie notamment pour les scientifiques du laboratoire G-SCOP (CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA ) et les étudiants de Grenoble INP, Génie industriel, UGA.
A terme, un scanner laser 3D sera monté dans la machine, comme un outil supplémentaire. « Il servira à vérifier la conformité d’une pièce avec son modèle numérique en cours de fabrication, et à procéder à des corrections automatiques si nécessaire. » Enfin, un projet de développement de jumeau numérique actuellement en cours, permettra à plus longue échéance de prévoir le comportement de la machine, grâce à des modèles numériques.