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Dossiers

La réduction des coûts des sociétés de gestion

Par Fidel Martin, Président d’Exoé

Publication: 3 février

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Un défi pour l’entrepreneuriat financier...
 

Dans un contexte économique de plus en plus exigeant, la pression sur les sociétés de gestion pour réduire leurs coûts atteint un niveau sans précédent. Cette demande, principalement initiée par les grands investisseurs institutionnels, pose des questions cruciales sur l’équilibre entre rentabilité et innovation, tout en faisant peser un poids disproportionné sur les sociétés de gestion dites « entrepreneuriales ».

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Une tendance dictée par les institutionnels

Les gros investisseurs institutionnels, tels que les fonds de pension, compagnies d’assurance et autres grands acteurs du marché, jouent un rôle clé dans la finance moderne. Avec des capitaux à investir d’une ampleur considérable, ils sont en mesure d’imposer leurs conditions, y compris la réduction des frais de gestion. Pour eux, chaque point de base économisé représente des montants considérables sur le long terme.

Cependant, ces exigences, bien qu’admissibles dans une logique de rendement, viennent souvent fragiliser les structures plus petites et innovantes. Contrairement aux grandes institutions financières, les sociétés de gestion entrepreneuriales ne disposent pas de l’échelle économique nécessaire pour absorber de telles réductions sans compromettre leur activité.

Les sociétés de gestion entrepreneuriales : un moteur d’innovation menacé

Les sociétés de gestion entrepreneuriales, souvent de taille modeste, sont à l’origine de nombreuses innovations financières. Leur agilité et leur capacité à proposer des stratégies différenciées sont des atouts majeurs dans un secteur de plus en plus standardisé. Pourtant, ces acteurs sont aujourd’hui confrontés à un dilemme : répondre à la pression des coûts ou maintenir leur modèle basé sur la qualité et la spécialisation.

Avec des marges déjà réduites, la baisse des frais de gestion peut rapidement devenir insoutenable pour ces structures. Cette situation risque de conduire à une consolidation du secteur, où seules les grandes entités capables d’absorber ces exigences subsisteront. Un tel scénario ferait courir le risque d’un appauvrissement de l’offre financière et d’une concentration accrue des pouvoirs.

Une nécessaire évolution du dialogue

Pour relever ces défis, il est indispensable d’engager un dialogue constructif entre les grands investisseurs institutionnels et les sociétés de gestion entrepreneuriales. Plusieurs pistes peuvent être envisagées :

1. Modéliser une tarification différenciée en fonction de la taille et des besoins des investisseurs, afin de préserver la viabilité des acteurs de niche.

2. Encourager des partenariats stratégiques qui permettent aux petites structures de mutualiser certains coûts, notamment ceux liés à ceux liés à une table de négociation externalisée, et/ou à la conformité réglementaire.

3. Valoriser l’innovation dans les critères de sélection des gestionnaires d’actifs, en reconnaissant le rôle crucial des sociétés entrepreneuriales dans le renouvellement des pratiques financières.

Une opportunité de redéfinir les règles

Au-delà des contraintes, la demande de réduction des coûts pourrait également être perçue comme une opportunité pour les sociétés de gestion entrepreneuriales de repenser leurs modèles économiques. L’optimisation des processus, la digitalisation et la recherche de nouvelles sources de revenus peuvent constituer des leviers puissants pour s’adapter à cette nouvelle donne.

Cependant, ces évolutions ne doivent pas se faire au détriment de la qualité du service et de l’indépendance intellectuelle qui caractérisent les sociétés de gestion entrepreneuriales. Il en va de la diversité et de la richesse de notre écosystème financier.

En conclusion, la pression sur les coûts exercée par les grands investisseurs institutionnels est une réalité à laquelle toutes les sociétés de gestion doivent faire face. Toutefois, pour les sociétés entrepreneuriales, il est crucial que cette évolution se fasse de manière équilibrée, afin de préserver leur rôle unique dans l’écosystème financier. Une collaboration renforcée entre tous les acteurs est essentielle pour trouver des solutions innovantes et garantir un avenir durable à notre secteur.

https://www.exoe.fr/

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