Depuis près de 5 ans, le laboratoire Amgen et la Startup Owkin collaborent régulièrement dans des domaines aussi variés que sont la cardiologie, l’hématologie et l’oncologie pour développer des applications cliniques à l’intelligence artificielle.
Ils dévoilent aujourd’hui les résultats d’une étude sur la prédiction du risque cardiovasculaire dans la revue scientifique European Heart Journal publiée par la Société Européenne de Cardiologie (ESC). Objectif : démontrer la supériorité des méthodes d’apprentissage automatique (machine learning) pour mieux prédire et donc mieux prévenir le risque de récidive des patients ayant déjà vécu un infarctus du myocarde ou un AVC ischémique.
A partir des données issues d’une large étude clinique d’Amgen, Owkin a entrainé un algorithme d’intelligence artificielle (machine learning) en se basant sur les caractéristiques des patients pour prédire ceux présentant un risque plus élevé de subir un deuxième événement cardiovasculaire. Les résultats de cette analyse ont montré que l’utilisation du Machine Learning est plus performant que les modèles de statistiques utilisés jusqu’à présent en routine clinique. L’enjeu étant de mieux prédire pour mieux prévenir. Ainsi, les patients identifiés pourront bénéficier d’un meilleur suivi et d’une meilleure prise en charge thérapeutique adaptée à leur niveau de risque. L’intérêt est d’autant plus grand que les dossiers médicaux électroniques sont aujourd’hui de plus en plus complets et pourront rapidement supporter l’application de ces algorithmes.
« Après plus de 3 ans de collaboration, nous sommes très fiers de voir nos résultats reconnus et publiés dans une prestigieuse revue scientifique destinée aux cardiologues du monde entier. Nous espérons que ces travaux pourront à terme contribuer à l’élaboration d’une nouvelle génération d’outils qui pourront sauver plus de vies », explique Adrien Rousset, Responsable des diagnostics digitaux chez Amgen.
« Nous sommes ravis que notre collaboration, débutée en 2016, ait permis d’aboutir à des résultats scientifiques probants qui pourraient fondamentalement améliorer le suivi et le traitement des patients. Nous sommes impatients de continuer ce projet avec Amgen pour traduire ces résultats scientifiques en applications cliniques. » ajoute Jean-Frédéric Petit-Nivard, Directeur Produits Owkin.
« Ce projet nous a permis d’explorer l’intérêt du Machine Learning pour la prédiction du risque cardiovasculaire et d’obtenir des informations importantes sur l’utilisation des données cliniques. » exprime Marc S. Sabatine, Président du groupe d’étude TIMI, Chef de service au Brigham and Women’s, Hospital de Boston et Professeur à la faculté de Médecine d’Harvard
Une enquête internationale initiée en 2019 par Amgen via KRC Research a évalué la perception des patients en matière de gravité de leur affection (la maladie cardiaque ischémique) ainsi que leur prise en charge. Cette enquête mondiale menée auprès de 3 236 survivants d’un infarctus dans 13 pays (253 patients en France) a révélé qu’environ 1/3 des patients ayant déjà subi ce type d’accident (40% dans le monde et 34% en France) ne considère pas les maladies cardiovasculaires comme des maladies chroniques nécessitant des soins de longue durée. Parmi eux, 13% des 253 patients français interrogés pensent même que leur infarctus est un évènement exceptionnel qui ne se produira qu’une seule fois et qui ne nécessite pas de changements de mode de vie.
Or, les maladies cardiovasculaires sont la deuxième cause de décès en France après le cancer et peuvent avoir des conséquences pour les patients qui y survivent. Elles restent aujourd’hui la principale cause de décès en Europe. En 2017, elles auraient été responsables de 45% de tous les décès, représentant une charge économique considérable estimée à 210 milliards d’euros à l’échelle de l’Union Européenne.
La France se positionne aujourd’hui comme un des acteurs majeurs de l’intelligence artificielle et du machine learning4. Les formations et infrastructures, comme les centres de recherches, les institutions publiques comme le CNRS (Centre National de Recherche Scientifique) ou l’INRIA (Institut national de recherche dédié aux sciences du numérique) contribuent à faire de la France un des leaders de l’intelligence artificielle. Le Gouvernement français vient également d’annoncer un nouvel investissement de 650 millions d’euros pour accélérer le numérique en santé5.
Les établissements de santé prennent un virage numérique en intégrant des outils comme l’intelligence artificielle afin d’accompagner les professionnels de santé et leurs patients. C’est dans la co-construction entre startup, industriels, associations de patients, sociétés savantes, professionnels de santé, institutions que le système de santé sera plus performant et solide.