RSM, 6ème réseau international de conseil, audit et expertise comptable, a co-créé début 2021 avec la DFCG, Association nationale des directeurs financiers et Contrôleurs de Gestion, l’Observatoire de la digitalisation des ETI-PME, qui publie ce jour ses premiers résultats sur les « enjeux, maturité et rôle de la DAF dans la transformation numérique des entreprises ».
L’Observatoire ETI-PME 2022 révèle que le rôle des responsables financiers obéit plus aujourd’hui à une logique de déploiement des fonctions et par voie de conséquence à une externalisation de la production, impliquant une mutation progressive des profils.
Parmi les enseignements clés :
Dans les 3 profils identifiés dans l’Observatoire 2021, on observe un net mouvement des DAF producteur vers les DAF Architecte. Ils disposent d’une donnée de qualité et dont l’enjeu clé consiste à organiser l’industrialisation et la digitalisation de sa fonction.
Les DAF Scientist, profils les plus digitalisés et dotés d’outils de Business Intelligence (BI) largement déployés, représentent seulement 9 % des répondants.
Cet observatoire a pour objectif de permettre aux directions financières et directions générales d’ETI-PME de se comparer à leurs pairs dans la mise en œuvre de leur digitalisation. « Nous avons cherché à distinguer ce qui relève plus du changement conjoncturel que de la tendance structurelle. L’objectif était de prendre de la hauteur pour permettre aux dirigeants de construire leurs visions à moyen et long terme ». commente Amaury de la Bouillerie, associé en charge de l’activité conseil de RSM en France. L’Observatoire a vocation à s’inscrire dans le temps. Ce premier exercice a mis à mal de nombreuses idées reçues qui existent sur les DAF et leurs avancées en termes de digitalisation.Si ceux-ci occupent le devant de la scène dans tous les discours, les projets s’appuyant sur la technologies de l’Intelligence artificielle (IA) ou sur la robotisation (RPA) sont très peu inscrits à l’ordre du jour des ETI-PME pour 2021 (seuls 2% des projets soit pour l’IA soit pour la RPA)
L’étude 2022 démontre que la fonction finance des DAF s’est accrue : 70 % ont déclaré être davantage impliqués dans la définition de la stratégie et du Business Model avec la direction générale. Entre 30 et 50 % des répondants ont indiqué cumuler au moins 2 fonctions et 10 % jusqu’à 4. 50 % couplent leur rôle de DAF avec un rôle de DSI. De fait, 39 % des DAF externalisent une partie de leurs fonctions, essentiellement la comptabilité, le reporting et la paye.
Seul le contrôle interne demeure à l’écart. Il reste le processus le moins documenté, voire peu ou pas documenté pour 80 % des répondants, avec un suivi majoritairement réalisé sous Excel. De fait, 51% ont des attentes de digitalisation.
Une tendance se détache nettement, confirmée par l’évolution des profils de maturité : le DAF architecte, qui structure la donnée collectée grâce à la digitalisation de tout ou partie des process de l’entreprise représente 60 % du panel de l’étude, tandis que le DAF producteur de données financières 31 % (baisse de 16 points par rapport à 2021) et le DAF scientist qui pilote la data 9 %.
Le niveau d’engagement de la DAF dans les projets digitaux a sensiblement augmenté : 24 % des répondants sont impliqués dans des projets inhérents à leur service (contre 18 % en 2021), et 49 % dans les spécifications du projet (contre 32 % en 2021). En revanche, seuls 16 % mènent une réflexion en amont dans le premier cas et 10 % les pilotent dans le second.
Ce changement révèle des attentes sur l’évolution du métier de DAF, différence majeure par rapport à 2021.
Les principaux freins à la digitalisation se sont déplacés et mettent en évidence une conduite du changement poussive, un manque de compétences et de temps. Néanmoins, seuls 33 % des répondants n’ont pas de plan de digitalisation formalisé.
Le temps constitue aujourd’hui l’un des principaux points bloquants dans l’implication des équipes. Seulement 25 % des DAF interrogées ont reconnu être force de proposition et avoir un rôle clé dans la communication avec les autres directions (contre 40 % en 2021).
Les pratiques managériales ne sont pas encore pleinement adaptées à un mode de travail hybride : 62 % des répondants appliquent encore des méthodes d’avant-pandémie. La mobilisation des équipes se place parmi les principaux challenges liés au télétravail.
La revitalisation des DAF par le recrutement et la fidélisation apparaît essentielle car la fonction est globalement moins attractive. 25 % des personnes interrogées considèrent que le niveau ou qu’un plan de digitalisation est un élément favorable pour attirer les talents.
“Ces constats font émerger l’idée qu’il est important aujourd’hui de communiquer sur les bénéfices de la digitalisation auprès des parties prenantes et de rassurer, tout en valorisant la culture projets comme la modernité des outils”, a déclaré Amaury de la Bouillerie au cours de son intervention.
La RSE et le DAF progressent à la fois conjointement et distinctement. La moitié des entreprises prennent en compte les impacts RSE dans leur stratégie de digitalisation tandis que 84 % des répondants n’envisagent pas recourir à des outils digitaux pour la mesure de leurs indicateurs RSE.
La facturation électronique apparaît comme un projet “mûr” pour les 66 % des répondants qui ne l’ont déjàmise en place : La digitalisation n’a pas été un enjeu du plan de relance particulièrement considéré parmi les 20 % des entreprises du panel interrogé puisque 88 % l’ont utilisé à d’autres fins (durabilité, développement des compétences internes ou relocalisation en France). Néanmoins 40 % ont affirmé qu’ils lui donneraient la priorité dans le cadre de nouvelles aides.