À ce titre, elle doit plus que jamais répondre à leurs exigences, d’autant plus qu’elle est cœur de leur agilité en matière numérique, et donc business, dans une économie résolument digitalisée. Pour accélérer les livraisons, tout en garantissant sécurité, stabilité et simplicité à l’ensemble de l’organisation, la DSI doit s’adapter.
Il y a quelques décennies, quand tout était à construire, celle que l’on ne nommait pas encore la DSI avait les coudées franches pour « informatiser l’entreprise ». La maturité aidant, en même temps que des besoins de plus en plus prégnants, et surtout indispensables, les méthodes de travail de la DSI évoluent nécessairement vers une exigence de productivité.
L’une des principales étapes de ce changement a été l’apparition du DevOps et de la recherche de collaboration entre les équipes de développement et les opérationnels, côté infrastructure : des micro-équipes mixtes qui ont permis de concevoir et de délivrer plus rapidement des applications plus performantes, sans les laborieuses phases de tests et de résolution de bugs.
En parallèle, le lean management pousse progressivement la DSI vers de nouvelles méthodes de travail, avec le découpage de projets en tâches spécifiques, gérées de façon autonome par des équipes responsabilisées. Une première brique de l’industrialisation et de la recherche de productivité en spécialisant les missions, tout en réduisant les tâches à faible valeur ajoutée, ou générant perte de temps ou de ressources.
Avec le DevOps et le lean management, le cycle en V, bien connu des acteurs de la DSI depuis des décennies, semblait au crépuscule de sa vie, malgré quelques soubresauts. Les software factories pourraient bien l’achever. Le concept : automatiser au maximum la production logicielle sur la base d’outils, de modèles et de méthodes pré-configurés, dans une démarche simultanée (et non plus séquentielle), dans laquelle il n’est plus nécessaire d’attendre la fin d’une étape pour passer à la suivante.
Si les trois étapes de la mise en œuvre d’une software factory sont déjà individuellement connues de la plupart des DSI, c’est bien leur orchestration commune qui constituera réellement la software factory et son succès dans le temps : intégration et déploiement continus pour automatiser le processus de développement, constitution d’équipes DevOps, puis modularisation des plateformes applicatives, avec hébergement individualisé des fonctionnalités on premise ou dans le cloud public, en fonction de contraintes techniques, économiques, légales ou contractuelles.
Ensemble, ces trois éléments constituent une véritable révolution industrielle pour les DSI, qui se caractérise aussi par des conséquences majeures sur les architectures IT pour concrétiser la flexibilité requise par les métiers, et par ricochet sur toute l’organisation de la DSI, processus et équipes compris.
Plus évolutifs et généralistes qu’auparavant, les processus et équipes accompagnent des mutations profondes de l’architecture systèmes, d’un modèle de couches d’infrastructure rigides vers des services distribués dans le cadre d’approches SOA (service-oriented architecture), de plus de modularité, d’API et d’automatisation.
D’un socle immuable, ou évoluant relativement lentement, l’infrastructure se module désormais en environnements multiples, au gré des besoins applicatifs, dans un contexte de time-to-market toujours plus réduit, d’un besoin de sécurité accru et de diversité de formats de données (bloc, fichier, objet, container…). De nouveaux paradigmes qui placent la DSI au cœur de la stratégie de l’organisation, en tant que membre actif de sa transformation.
Mais qui constituent aussi de véritables défis à relever pour la DSI, tant en termes structurels que techniques ou encore financiers. Car s’il s’agit, dans de nombreux cas, de repenser tout l’existant ou presque, les budgets alloués à la DSI sont loin d’être extensibles. Dès lors, une gestion efficace de ses ressources, humaines notamment, et de son infrastructure demeure la clé du succès de la DSI d’aujourd’hui et de demain.