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Analyse project44 : La supply chain en pleine zone grise

Publication: Mai 2022

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Alors que la congestion des bateaux n’est pas une préoccupation centrale, des délais importants persistent. Rediriger des cargaisons vers la côte Est des Etats-Unis met à l’épreuve les supply chains locales...
 

Si l’année 2022 a été riche en événements du fait des perturbations de la supply chain mondiale en 2020 et 2021 qui se sont poursuivies, les dernières analyses et conclusions ne sont plus aussi simples et manichéennes qu’avant. Malgré certaines affirmations actuelles, la congestion des navires en Chine et ailleurs n’a pas été un élément critique jusqu’à présent cette année.

Les yeux rivés sur la Chine

Au cours du mois dernier, tous les regards se sont braqués sur le premier centre manufacturier du monde. Et pour cause, le confinement de Shanghai entraîné la fermeture de cette métropole de 26 millions d’habitants, également capitale financière de la Chine ainsi que le plus grand port du monde et le siège de grands centres de production. L’impact le plus grave a été sur la production manufacturière chinoise, qui a diminué. Les restrictions et les exigences en matière de tests COVID ont fortement réduit le nombre de camionneurs pouvant accéder aux principaux ports à conteneurs. Il en résulte une diminution du nombre de conteneurs vides quittant les ports pour être remplis sur les sites de fabrication locaux et une diminution du nombre de conteneurs pleins revenant aux ports pour être expédiés hors de Chine.

Pour les plus chanceux ayant trouvé un bateau pour leurs marchandises, les données projet44 révèlent que les retards d’expédition sont encore élevés par rapport aux niveaux d’avant la pandémie. Les expéditions de la Chine vers l’Europe restent à un niveau presque historique de 3,8 jours de retard moyen. C’est une augmentation de 533 % par rapport au confortable retard moyen de janvier 2019, qui n’était que de 0,6 jour. Sur la route transpacifique, le pire est passée puisque l’on peut constater de grandes améliorations, bien qu’après le confinement de Shanghai survenu à la fin du mois de mars, les retards d’expédition ont à nouveau augmenté pour atteindre 3,7 jours en avril.

Un déséquilibre commercial

Les produits finis et les composants indispensables en provenance de Chine se sont fait rares tout au long de la reprise post-Covid tant aux États-Unis qu’en Europe. Et cela risque de s’empirer, rendant l’approvisionnement encore plus difficiles dans les mois à venir. De fait, les exportations des États-Unis et de l’Europe continueront à subir des retards en raison de la grave pénurie de conteneurs vides. Les transporteurs continuent par ailleurs de renvoyer les conteneurs vides vers la Chine et d’autres ports asiatiques pour notamment profiter des taux d’exportation plus lucratifs de l’Asie.

La congestion des ports n’est pas le principal problème

Malgré certains rapports médiatiques affirmant le contraire, la congestion portuaire en Chine n’a pas été le goulot d’étranglement le plus grave de la chaîne d’approvisionnement. Des ports hautement automatisés et des systèmes en circuit fermé où les employés du port travaillent et vivent sur place ont permis aux ports à conteneurs de fonctionner plus ou moins normalement, bien qu’avec des volumes de marchandises réduits. La baisse de la production manufacturière chinoise et le ralentissement de la croissance économique du pays au cours du premier trimestre 2022 ont effectivement augmenté la capacité disponible des navires. À la mi-avril, les importations vers la Chine ont été redirigées vers Ningbo, un port situé non loin de Shanghai, qui était bloqué. Cela a entraîné une légère augmentation du trafic à Ningbo, mais celui-ci est depuis revenu à la normale.

De la côte Ouest à la côte Est des États-Unis

Sous l’effet conjugué de l’augmentation de la demande américaine pendant les vacances de 2021 et des pénuries de main-d’œuvre provoquées par la Covid, la congestion des ports de la côte ouest des États-Unis a atteint des niveaux record au quatrième trimestre de 2021. En conséquence, les expéditeurs ont réacheminé davantage de navires vers les ports de la côte Est en janvier et février de cette année. La congestion ainsi provoquée dans les ports de la côte Est, en particulier Savannah et Charleston, s’est atténuée au cours des six dernières semaines. Au premier trimestre de l’année 2022, les ports de Californie du Sud ont réussi à résorber l’arriéré de navires et de conteneurs, tout en enregistrant des volumes records d’EVP.

Les perspectives

Les experts prévoient un effet coup de fouet dans les mois à venir. À mesure que les infections de type Covid s’atténueront avec l’arrivée de l’été et que la Chine s’ouvrira à nouveau, la production manufacturière du pays rebondira. Les entreprises manufacturières et les autorités portuaires travailleront d’arrache-pied pour traiter l’arriéré de commandes. Alors que toutes ces marchandises se dirigent vers les États-Unis, les ports des côtes Ouest et Est pourraient bien avoir du mal à faire face à l’augmentation des volumes, d’autant plus que les équipements intermodaux sont en nombre insuffisant alors que s’ouvrent des négociations sociales cruciales dans les ports.

https://www.project44.com/

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