Ses expériences professionnelles l’ont donc amené à vivre de nombreuses évolutions des métiers industriels et notamment celui du soudage. Pour lui, une culture de l’innovation, du côté des fabricants, mais aussi des industriels est indispensable pour assurer un avenir pérenne et répondre aux enjeux environnementaux et managériaux.
Pour Jean-Marc Scolari, ne se proclame pas entreprise innovante qui veut. Des valeurs essentielles sont à diffuser dans les comités de direction et sur le terrain pour être capables de renverser les codes d’un secteur.
“Je connais bien le monde industriel, dans le domaine du soudage, mais pas seulement. La prise de risque n’est pas toujours la première qualité des dirigeants industriels, notamment en France. En effet, cela implique d’être prêt à accepter l’échec et les pertes financières qui peuvent y être associées ce qui n’est pas toujours évident.”
“Chez Fronius, nous investissons énormément en R&D, nous incitons nos collaborateurs à tester de nouveaux procédés, nous cherchons sans cesse à bousculer les méthodes préétablies et bien sûr, nous cultivons le droit à l’erreur, essentiel pour innover. Lors de notre entrée sur le marché du soudage, il y a plus de soixante dix ans, il a par exemple fallu se différencier ! Cela a été possible grâce à un énorme travail sur les produits. Nous avons réussi à concevoir des appareils avec des arcs électriques plus stables afin d’obtenir une qualité de soudure plus élevée.” explique Jean-Marc Scolari.
Cette approche fait partie intégrante de l’ADN Fronius. Les gammes de solutions intelligentes (comme l’iWave) continuent aujourd’hui de renforcer cette expertise : “Notre renommée est construite sur le fait que nous sommes capables de traiter des cas très complexes. Nous sommes un peu le “mouton à 5 pattes” du soudage !”.
Au-delà de la culture interne et des investissements en R&D, pour Jean-Marc Scolari, le succès d’une entreprise industrielle repose également sur sa connaissance des clients et leur accompagnement.
Être proche de l’utilisateur final est pour moi un véritable gage de réussite. Il est indispensable, même en B2B, avec un réseau de distribution, comme c’est le cas pour nous, de rester connecté au terrain. Sans cela, comment savoir quels sont les points de douleur à travailler, comment mieux répondre aux enjeux des clients ?
“Nous cherchons donc à maîtriser l’ensemble de notre chaîne de valeur. De l’audit du besoin jusqu’au SAV. Nous avons internalisé toutes les compétences. Cela nous permet aussi de récolter des données essentielles pour adapter nos solutions avec les évolutions du marché.”
Les mutations du monde du soudage sont bien sûr également tirées par les technologies liées à l’industrie 4.0 : “Il est essentiel de faire bouger les lignes dans des métiers exigeants, comme le soudage. Premièrement pour faciliter la vie des soudeurs, grâce à des produits plus performants, des équipements de sécurité plus sûrs et des services associés qui apportent de la valeur ajoutée. Cela est rendu possible grâce à la connectivité des appareils, aux évolutions des interfaces homme-machine, etc.
Deuxièmement, des évolutions comme la cobotique aident les dirigeants à faire face aux pénuries de compétences et à redorer le blason de métier à l’image parfois ternie. Lorsque nos clients, comme Laurent Clairet qui a récemment témoigné dans différents médias, font visiter leurs ateliers dans lesquels se trouvent des cobots, les regards changent. Il y a un vrai effet “wahou” !”.
Jean-Marc Scolari insiste également sur un autre aspect permis par les dernières innovations développées chez Fronius : “Innover doit aussi permettre de répondre à des enjeux plus globaux, qui nous concernent tous : les enjeux environnementaux. C’est aussi l’un de nos objectifs, proposer des solutions moins gourmandes en énergie, durables, réparables grâce aux pièces détachées et au retrofit… En tant qu’industriels, nous avons un rôle crucial à jouer dans la transition énergétique et chez Fronius nous en prenons toute la mesure.”