Elle survient chez les personnes de plus de 50 ans, chez qui elle constitue la première cause de handicap visuel et sa fréquence augmente avec l’âge pour toucher 25 à 30% des plus de 75 ans. Pourtant, si elle est repérée précocement, une surveillance et des traitements peuvent être mis en place afin de limiter le handicap visuel et ses conséquences sur la qualité de vie. La HAS a élaboré une fiche mémo sur le dépistage et les traitements de la DMLA à destination des professionnels de santé.
La DMLA est une maladie qui concerne environ 8% de la population française et dont la fréquence augmente avec l’âge. Au stade initial, elle ne provoque pas de déficience visuelle mais, sans repérage précoce et prise en charge adaptée, elle évolue et peut conduire à une altération sévère de la vue. Afin d’améliorer sa prise en charge, la HAS a actualisé ses recommandations de 2012 pour publier une fiche mémo à destination des ophtalmologistes, médecins généralistes et gériatres. La HAS insiste sur la nécessité d’un repérage plus précoce de la DMLA, redéfinit la stratégie diagnostique et clarifie la prise en charge et les traitements disponibles.
Les facteurs de risque de développer une DMLA sont les suivants : antécédents familiaux (facteur de risque principal), obésité, régime alimentaire pauvre en oméga 3 ou riche en graisses saturées, tabagisme. Il est conseillé aux personnes âgées de plus de 50 ans et présentant un ou plusieurs de ces facteurs de risque de surveiller régulièrement leur vision. Cette surveillance est à réaliser soi-même régulièrement et lors d’un examen chez un ophtalmologiste tous les 1 à 2 ans.
L’autosurveillance peut se faire en particulier à l’aide de la grille d’Amsler, outil d’auto-évaluation facilement accessible via internet, qui permet au patient de détecter notamment une déformation des lignes ou une tache sombre au centre de la vision (scotome). Cette surveillance doit aussi inclure une vigilance quotidienne face à la survenue de signes visuels tels que déformation des objets observés, difficultés pour lire malgré une correction adaptée, diminution de la perception des contrastes, gêne en vision nocturne, modification de la vision des couleurs, etc. En présence de l’un de ces signes, il est recommandé de consulter rapidement un ophtalmologiste.
Devant des symptômes évocateurs de DMLA, l’ophtalmologiste réalise un examen clinique complet et des examens complémentaires, notamment un examen approfondi du fond d’œil, une tomographie par cohérence optique (OCT), voire une angiographie. Ces examens permettent de confirmer le diagnostic de DMLA et de déterminer quelle est la forme de la maladie présentée par le patient (atrophique ou exsudative). La fiche mémo rappelle les indications de ces examens.
Le traitement est différent selon la forme présentée par le patient. L’arrêt du tabac est conseillé dans tous les cas. Le traitement de première intention pour les formes exsudatives est l’injection dans l’œil d’un inhibiteur du VEGF (facteur de croissance de l’endothélium vasculaire). La fréquence des injections est variable selon l’évolution de la maladie.
Lorsque la DMLA provoque un état de déficience visuelle, ou dans les cas de formes atrophiques, une rééducation est proposée au patient, pour favoriser son autonomie et développer des stratégies compensatrices de la perte de vision. La prise en charge du patient doit être pluridisciplinaire et peut inclure un large panel de professionnels : ophtalmologiste, médecin traitant, orthoptiste, opticien, et, selon les cas, ergothérapeute, rééducateur en locomotion et en activité de vie journalière, psychiatre, psychologue, psychomotricien, assistante sociale et associations de patients.
Qu’elle soit atrophique ou exsudative, la DMLA est une pathologie qui demande un suivi régulier sur le long terme, par autosurveillance et par l’ophtalmologiste.