Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a réuni ce matin les grandes entreprises, dont celles du CAC 40 et du SBF 120 adhérentes de l’AFEP, pour faire un point d’étape sur le plan de sobriété énergétique. Une soixante d’entreprises étaient présentes afin de faire le bilan des mesures mises en place cet hiver pour réduire leur consommation d’énergie, et d’échanger sur la manière de les pérenniser et d’aller plus loin encore.
En effet, Agnès Pannier-Runacher a rappelé l’importance d’installer la sobriété dans la durée pour parvenir à une réduction de 40% notre consommation d’énergie à horizon 2050 et atteindre nos objectifs climatiques.
D’après les données qu’elles ont transmises à l’administration, 90% des entreprises répondantes de l’AFEP ont indiqué avoir renforcé ou mis en place des mesures d’économies d’énergie à la suite de la présentation du plan de sobriété par la Première ministre et la ministre le 6 octobre dernier. 60% d’entre elles ont signé la charte Ecowatt avec RTE.
Les entreprises confirment avoir mis en place de nombreuses mesures : sensibilisation des salariés aux écogestes (à 91 %), régulation du chauffage (à 90%), meilleur pilotage de l’éclairage des locaux (à 88%) et organisation du télétravail (à 71%). Elles indiquent, dans une moindre mesure, avoir incité leurs collaborateurs aux mobilités douces et à l’optimisation de leurs déplacements (à 60%).
Plusieurs entreprises ont présenté les mesures mises en place ces derniers mois, notamment :
Renault et Carrefour, qui ont installé massivement des dispositifs de mesure des consommations d’énergie dans leurs usines et dans leurs magasins, ce qui leur a permis d’optimiser très finement leurs consommations d’énergie et de faire la chasse au gaspillage ;
Valeo et Orange, qui publient chaque année des objectifs d’économie d’énergie et des bilans précisément chiffrés ;
Schneider, qui intègre un objectif de baisse de consommation d’énergie à l’évaluation des dirigeants de business unit, qui fait varier leur rémunération ;
BPCE, Crédit agricole, Thalès, qui ont revu l’organisation de leurs locaux pour les densifier, optimiser leur consommation énergétique, et, pour certains, intégrer un facteur baisse des consommations d’énergie au télétravail de leurs salariés.
La ministre a salué ces initiatives, soulignant qu’il était essentiel que les grandes entreprises soient à la pointe des mesures de sobriété et promeuvent ces mesures auprès de leurs fournisseurs, des PME avec lesquelles elles travaillent, de leurs clients et partenaires.
Sur la base de ce bilan, la ministre a demandé aux entreprises de mettre en place de nouvelles mesures pour ancrer la sobriété dans le temps.
Premièrement, trois mesures relatives à la gouvernance et au pilotage de la consommation d’énergie :
Fixer des objectifs chiffrés de baisse de consommation d’énergie ;
Faire valider ces objectifs par des instances internes élevées (conseil d’administration, COMEX). Ces objectifs peuvent être intégrés à des documents de type rapport annuel, document d’enregistrement universel, rapport climat ;
Publier ces objectifs sur internet ou sur des plateformes dédiées, comme celle soutenue par l’Etat « Les entreprises s’engagent ».
Au-delà, la ministre a demandé aux entreprises d’aborder dans le cadre du dialogue social 2 mesures complémentaires :
Intégrer un facteur économie d’énergie aux stratégies de télétravail. Bien organisé, le télétravail permet en effet de faire des économies d’énergie importantes, comme l’a démontré l’ADEME dans une récente étude commandée par la ministre de la Transition énergétique ;
Demander aux salariés, pendant leur temps de travail et dans le cadre de leurs déplacements professionnels, de rouler à 110 km/h sur autoroute. Cela représente 3 minutes sur un trajet de 50 km, mais 20 % d’émissions de CO2 et de consommation de carburant en moins. Cette mesure a été mise en place pour les agents de l’Etat.
La ministre a également insisté sur l’importance de faire baisser les consommations de carburant, les seules n’ayant pas baissé en 2022 par rapport à 2021, en promouvant les mobilités douces et le covoiturage, et en accélérant le verdissement des flottes de véhicules professionnels.
La ministre a enfin rappelé les consignes pour l’été : pas de climatisation en-dessous de 26 degrés. Elle a en outre demandé aux entreprises de faire attention aux dépenses énergétiques liées à la ventilation des bâtiments.
Agnès Pannier-Runacher a déclaré : « Avec la Première ministre, nous avons lancé le plan de sobriété énergétique autour d’un principe : les grands acteurs d’abord. L’État, les collectivités, les grandes entreprises doivent être exemplaires. C’est une question de crédibilité, mais c’est aussi là que se trouvent les gisements d’économie les plus importants. Notre appel a été entendu puisque nous avons atteint en trois mois l’objectif de baisse de 10 % que nous nous étions fixés. C’est grâce aussi à la mobilisation des Français, que je remercie. Mais il ne faut pas baisser la garde. La sobriété n’est pas un sprint, c’est un marathon. Nous devons l’installer dans la durée pour réduire de 40 % notre consommation d’ici 2050. C’est un impératif climatique. Et c’est à ce titre que je demande aux entreprises d’aller plus loin encore. »