Les deux études de phase III, dont les résultats ont été présentés au Congrès de l’ASH 2021, ont atteint leurs critères d’évaluation primaires et secondaires ; une prophylaxie par fitusiran a permis d’obtenir des améliorations cliniques significatives et de protéger contre les saignements toutes les populations atteintes d’hémophilie incluses dans ces études.
Publiés dans The Lancet et The Lancet Haematology, les résultats de deux études ayant évalué l’efficacité et la sécurité du fitusiran, un petit ARN interférent expérimental pour le traitement prophylactique de l’hémophilie A ou B, de l’adulte et de l’adolescent, témoignent que ce médicament expérimental a le potentiel de transformer la prise en charge actuelle de l’hémophilie et de répondre aux besoins non pourvus des personnes atteintes de cette maladie, indépendamment du type d’hémophilie et de la présence ou non d’inhibiteurs.
Les hémophilies A et B sont des troubles hémorragiques héréditaires rares qui se traduisent par l’incapacité du sang à coaguler correctement, ce qui provoque des saignements excessifs et des saignements spontanés dans les articulations causant des atteintes articulaires et des douleurs chroniques, avec d’importantes répercussions sur la qualité de vie. Le fitusiran a le potentiel de devenir un agent prophylactique pour tous les types d’hémophilie, avec ou sans inhibiteurs, à raison de seulement six injections sous-cutanées par an.
Dr Dietmar Berger, Ph.D, Responsable Monde par intérim, R&D et Chief Medical Officer, Sanofi : « Sanofi s’engage à faire évoluer le traitement des personnes atteintes d’hémophilie grâce à des recherches scientifiques innovantes et à leur garantir une protection cohérente contre les saignements tout en allégeant la charge du traitement. Le traitement de l’hémophilie entre dans une nouvelle ère et, pour la première fois, les patients atteints de cette maladie peuvent choisir le traitement qui cadre le mieux avec leurs besoins personnels. Les données que nous venons de publier valident nos recherches scientifiques et viennent enrichir le corpus croissant de données qui montrent que le fitusiran a le potentiel de transformer le paysage thérapeutique. Nous sommes impatients de présenter d’autres données sur le fitusiran dans le courant de l’année. »
Les deux études de phase III ont comparé une dose prophylactique (80 mg) mensuelle de fitusiran administrée par voie sous-cutanée, à un traitement à la demande/épisodique par concentrés de facteur de coagulation, pour l’étude ATLAS-A/B, et à un traitement à la demande/épisodique par agents court-circuitant l’action des facteurs anti-hémophiliques, pour l’étude ATLAS-INH. Dans les deux cas, le traitement prophylactique par fitusiran a réduit de 90 % (95% CI [84,1 % ; 93,6 %], P <0,0001) les taux annualisés de saignements comparativement aux groupes témoins, ce qui a permis d’observer une amélioration cliniquement et statistiquement significative des épisodes hémorragiques, comparativement aux traitements à la demande, ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie.
Dans l’étude ATLAS-INH, dont les résultats ont été publiés dans The Lancet, 66 % des participants avec inhibiteurs (25 sur 38) ayant reçu 80 mg de fitusiran par mois n’ont présenté aucun épisode hémorragique, comparativement à 5 % (1 sur 19) des participants traités à la demande par un agent court-circuitant, après neuf mois de traitement.
L’étude ATLAS-A/B, dont les résultats ont été publiés dans The Lancet Haematology, ont montré que 51 % des participants sans inhibiteurs (40 sur 79) ayant reçu une prophylaxie mensuelle par fitusiran (80 mg) n’ont présenté aucun épisode hémorragique, contre 5 % (2 sur 40) des participants du groupe comparateur traités par concentrés de facteur de coagulation à la demande.
Sanofi étude actuellement l’efficacité et la sécurité d’un nouveau régime thérapeutique qui prévoit des doses plus faibles et moins fréquentes de fitusiran (seulement six injections sous-cutanées par an) avec maintien d’un taux cible d’antithrombine compris entre 15 % et 35 % dans toutes les études en cours.
ATLAS-A/B est une étude de phase III randomisée, en ouvert, cherchant à évaluer l’efficacité et la sécurité du fitusiran chez des hommes âgés de 12 ans ou plus présentant une hémophilie A ou B sévère sans inhibiteurs ayant reçu antérieurement un traitement à la demande par concentrés de facteurs de coagulation. Les participants à l’étude (n=120) ont été randomisés selon un rapport 2:1 pour recevoir soit une prophylaxie mensuelle par fitusiran (80 mg) par voie sous-cutanée, soit un traitement à la demande par concentré de facteur de coagulation. Son critère d’évaluation primaire est le taux de saignements annualisé.
ATLAS-INH est une étude de phase III randomisée, en ouvert, conçue pour évaluer la sécurité et l’efficacité du fitusiran chez des hommes de 12 ans ou plus présentant une hémophilie sévère A ou B, avec inhibiteurs du facteur VIII ou IX. Les participants à l’étude (n=57) ont reçu un traitement à la demande par agents court-circuitant l’action des facteurs anti-hémophiliques et ont été randomisés selon un rapport 2:1 pour recevoir soit une prophylaxie mensuelle par fitusiran (80 mg) par voie sous-cutanée, soit pour poursuivre leur traitement à la demande par agents court-circuitant l’action des facteurs anti-hémophiliques. Son critère d’évaluation primaire est le taux de saignements annualisé.
Le fitusiran est un petit ARN interférent thérapeutique expérimental (ou ARNi), administré par voie sous-cutanée, pour le traitement prophylactique des hémophilies A et B, avec ou sans inhibiteurs. Le fitusiran est conçu pour diminuer le taux d’antithrombine, une protéine qui inhibe la coagulation du sang, dans le but de promouvoir une production suffisante de thrombine, de rééquilibrer l’hémostase et de prévenir les saignements. Le fitusiran est développé au moyen de la technologie de stabilisation améliorée du conjugué (Enhanced Stabilization Chemistry) ESC-GalNAc développée par Alnylam, ce qui permet son administration par voie sous-cutanée, et lui confère une puissance et une durée d’action augmentées. Le fitusiran fait actuellement l’objet d’études cliniques et aucun organisme de réglementation ne l’a encore été évalué.