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Si les dirigeants d’entreprises familiales et les femmes dirigeantes sont plus ancrés économiquement dans leur région, l’attachement au territoire des entreprises en général est nettement plus faible pour les jeunes générations (entre 18 et 34 ans) que les générations précédentes.

L’Observatoire National de l’entrepreneuriat familial en France, fondé par la Chaire Entrepreneuriat Familial et Société d’Audencia publie sa troisième étude, cette fois-ci en partenariat avec le CIC Banque Privée, à l’occasion des 10 ans de la Chaire.

Les chefs d’entreprise ont une vision idéalisée de leur impact et leur performance

Les dirigeants ont une grande confiance dans la performance globale de leur entreprise par rapport à la concurrence. Quelle que soit la thématique, ils sont une très large majorité à s’estimer meilleurs que leurs rivaux : 76% en matière de prévention et gestion des crises environnementales, 78% concernant la rentabilité, 81% pour leur impact environnemental, 81% pour leur performance en matière d’emploi local. On atteint même 93% d’entre eux convaincus de sur-performer par rapport à la concurrence en matière de bien-être des employés, et 95% pour la qualité de la relation clients.

Il semble donc y avoir un grand décalage entre la perception des dirigeants et la réalité, en matière de performance sur les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) par exemple, alors que 40% des entreprises et des organisations publiques n’ont toujours rien fait en matière de publication de leur bilan CO2.

Les dirigeants d’entreprises familiales (EF) se montrent en revanche plus prudents pour certains critères : 66% des EF du Nord-Ouest seulement considèrent être plus performantes en matière d’effectifs que leurs concurrents. De même, seules 72% des EF jugent dégager plus de bénéfices que leurs concurrents (contre 79% des entreprises).

Des jeunes dirigeants plus philanthropes que leurs ainés

Le mécénat et le sponsoring sont en retrait par rapport aux autres indicateurs de performance, avec 49% des dirigeants qui ne considèrent pas leur entreprise comme performante dans ce domaine. Les « Phil-entrepreneurs », qui soutiennent les activités sportives, culturelles ou caritatives, sont beaucoup plus nombreux parmi les jeunes (60% entre 25 et 34 ans), contre seulement 38% des 50-64 ans.

Des entreprises familiales sous-représentées en Ile-de-France

Si 25% des entreprises de plus de 10 salariés en France sont des entreprises familiales, on constate que celles-ci sont deux fois moins présentes en Ile-de-France (15%) que dans la région Sud-Est (30%). La deuxième région où leur proportion est la plus importante est le Nord-Ouest (28%), suivie en proportion égale du Sud-Ouest et du Nord-Est (25%).

Les femmes et les entreprises familiales contribuent davantage à l’économie locale

56% des dirigeants d’entreprises réalisent plus de la moitié de leurs ventes dans la région du siège de l’entreprise. Un chiffre qui monte à 72% pour les entreprises familiales contre 51% pour les non familiales.

Seule exception, la région Nord-Est (42%), où les dirigeants entretiennent des relations commerciales soutenues avec les pays limitrophes (Allemagne, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas).

De même, 59% des dirigeants d’entreprises familiales (contre seulement 39% de dirigeants d’entreprises non familiales) détiennent plus de 50% de leurs propriétés immobilières, foncières et d’équipement dans la région du siège. Cela concerne le plus souvent les dirigeants âgés entre 50 et 64 ans (52%) ou exerçant dans les ETI ayant entre 500 et 999 salariés (71%).

Enfin, les résultats de l’Observatoire montrent aussi que 7 femmes dirigeantes sur 10 (contre à peine 5 hommes dirigeants sur 10) déclarent que leur entreprise réalise plus de 50% de ses ventes sur son territoire régional.

L’attachement territorial est plus présent pour les entreprises familiales et les générations plus âgées, et plus marqué dans le Nord de la France

Si 92% des dirigeants vivent dans la même région que leur entreprise (85% en Ile-de-France et 76% pour les dirigeants d’entreprises de plus de 1000 salariés), ce chiffre monte à 97% pour les entreprises familiales. Ils s’identifient davantage à leur région, et 62% lient leur attachement à leur région à la végétation et aux animaux présents sur le territoire (contre 50% des dirigeants d’entreprises non familiales).

On note aussi que les salariés ont un ancrage régional moins fort que leurs dirigeants, mais là encore, les entreprises familiales se démarquent par une présence des salariés plus élevée dans la région.

Les régions du Nord (Ouest et Est) semblent présenter un plus grand attachement des employés à leur territoire. En effet, environ 9 dirigeants sur 10 dans ces régions affirment que plus de la moitié de leurs employés viennent de la région. Le sentiment d’appartenance à la région Ile-de-France est plutôt faible en revanche.

Seuls 55% des très jeunes dirigeants (18 à 24 ans) accordent une importance forte à leur ancrage régional contre 83% des dirigeants au niveau national. Un chiffre qui s’explique par le fait que la majorité d’entre eux habitent l’Ile-de-France. Pour les 25/34 ans, 65% s’identifient à la région, tandis que chez les 35-49 ans, 81% sont très attachés à la nature de leur région.

Méthodologie : ce sondage a été réalisé par OpinionWay auprès d’un échantillon national représentatif de 656 dirigeants d’entreprises de 10 salariés et plus du secteur privé, dont 25% de dirigeants d’entreprises familiales. La représentativité de l’échantillon est assurée par les critères de région (UDA5), de taille d’entreprise et de secteur d’activité. Les interviews ont été réalisées du 20 mars au 24 avril 2023.

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