IFS, spécialiste mondial des solutions cloud d’entreprise, publie une nouvelle étude qui révèle que les dirigeants et les conseils d’administration ont cédé à l’engouement pour l’IA, mais pour autant les entreprises ne sont pas en mesure de répondre aux attentes sur le plan opérationnel. Cette nouvelle étude mondiale menée auprès de 1 700 décideurs d’ETI et grandes entreprises, intitulée Industrial AI : the new frontier for productivity, innovation and competition (IA industrielle : la nouvelle frontière pour la productivité, l’innovation et la concurrence), dévoile que les promesses de l’IA sont freinées par la technologie, les processus et les compétences. La moitié des répondants restent optimistes et pensent qu’avec la bonne stratégie en matière d’IA, la valeur peut être réalisée au cours des deux prochaines années, et un quart d’entre eux pensent qu’elle le sera au cours de l’année prochaine.
84 % des dirigeants anticipent des bénéfices organisationnels massifs de l’IA. Pour ces derniers, les trois principaux domaines à fort impact dans lesquels l’IA devrait apporter de la valeur sont l’innovation en matière de produits et de services, l’amélioration de la disponibilité des données internes et externes, ainsi que la réduction des coûts et l’augmentation des marges. L’engouement est tel que 90 % (82 % au global) des décideurs en France reconnaissent qu’il existe une forte pression pour adopter rapidement l’IA. Toutefois, les décideurs se disent préoccupés que les projets d’IA s’arrêtent au stade de projet pilote soit par manque de planification, de mise en œuvre ou de communication.
De nombreuses entreprises n’ont pas donné la priorité aux activités de développement, n’ont pas l’infrastructure nécessaire pour en récolter les fruits et n’ont pas les compétences pour tenir cette promesse. L’étude a révélé que plus d’un tiers (34 % au global et 36 % en France) des entreprises n’étaient pas passées au cloud. Bien que cela ne soit pas essentiel à l’adoption de l’IA, cela indique que l’entreprise n’est pas préparée et qu’il est peu probable qu’elle soit en mesure d’étendre l’IA à l’ensemble de ses activités. Selon IFS, une stratégie industrielle robuste en matière d’IA nécessite une combinaison puissante de cloud, de données, de processus et de compétences. 90 % des personnes interrogées en France (80 % au global) reconnaissent que l’absence d’approche stratégique signifie qu’elles n’ont pas suffisamment de compétences en interne pour adopter l’IA avec succès. Ce sentiment se retrouve ailleurs dans l’étude : 43% des répondants français (43 % au global également) estiment que la qualité des ressources d’IA dans leur entreprise, en termes de compétences humaines, est passable donc pas au niveau de ce qu’elles devraient être.
Pour Christian Pedersen, Chief Product Officer d’IFS « L’IA est sur le point de devenir l’outil d’entreprise le plus novateur qui soit, mais notre étude révèle qu’il existe encore des incompréhensions profondes quant à la manière d’exploiter sa puissance dans un cadre industriel. Il est révélateur que l’on s’attende à ce que l’IA réduise considérablement les coûts et augmente les marges, mais l’absence de stratégie solide signifie que la plupart des entreprises ne sont pas suffisamment qualifiées et préparées pour réaliser ces ambitions. Nous avons construit IFS.ai spécifiquement en gardant ces enjeux à l’esprit. La valeur de l’IA ne se trouve pas dans une seule capacité d’IA, mais plutôt dans l’application de l’IA à tous les produits et processus d’entreprise. Cela permet de soutenir les cycles de décision des clients et de fournir les données et les services d’IA nécessaires pour créer de la valeur plus rapidement ».
M. Pedersen poursuit : « Pour y parvenir à grande échelle, il faut une orientation stratégique claire, y compris les cas d’utilisation à fort impact spécifiques à leur industrie. Il faut aussi disposer d’une infrastructure basée sur le cloud intégrant l’IA industrielle et investir au plus vite dans le développement des compétences nécessaires. L’adoption de cette approche permettra d’inverser la tendance à la désillusion et d’obtenir les avantages que les conseils d’administration et les dirigeants exigent. »
La malheureuse réalité du déficit de compétences signifie qu’en termes de préparation à l’IA, de nombreuses entreprises sont à la traîne. IFS a constaté que près de la moitié des répondants (48 % au global et 49 % en France) ont tendance à dire qu’elles recueillent des propositions et sont beaucoup moins susceptibles d’avoir une stratégie claire et des résultats perceptibles (36 % en France et 27 % au global). Un cinquième des répondants et 13 % en France en sont à la phase de recherche, avec des tests non contrôlés, et 5 % (3 % en France) n’ont pas d’approche coordonnée et n’ont encore rien entrepris. Malgré les difficultés initiales, l’optimisme reste de mise : les répondants sont les plus nombreux à penser que l’IA pourrait faire une différence significative pour leur entreprise d’ici un à deux ans (55 % en France et 47 % au global), et un quart d’entre eux (24 % et 30 % en France) estiment que ce pourrait être le cas d’ici un an.
En particulier, les répondants français sont les plus optimistes quant à l’impact de l’IA dans la production intelligente et/ou la prestation de services sur l’efficacité et la gestion commerciale et opérationnelle (19 %) à l’avenir. Certains d’entre eux estiment que l’impact le plus important concernera l’innovation avec de nouveaux produits et services (16 %), la croissance et la prise de décision en matière de modèle d’entreprise (24 %), l’autonomisation des personnes et la fidélisation des talents (22 %), ainsi que l’expérience et le service à la clientèle (20 %).
Pour tirer parti de ces avantages, les entreprises doivent exploiter l’actif le plus stratégique dont elles disposent : leurs données. Le volume et la qualité des données sont essentiels à la réussite des applications d’IA. Les personnes interrogées reconnaissent l’importance des données en temps réel pour la réussite des projets d’IA, comme l’affirment plus de 4 sur 5 (86 % au global et 95 % en France). Pourtant, malgré cette reconnaissance, moins d’un quart (23 % au global et 26 % en France) des personnes interrogées ont achevé la mise en place de leur infrastructure de données, qui permet à la fois de prendre des décisions commerciales fondées sur des données et de réagir en temps réel aux changements, suggérant qu’il reste du travail à faire pour que les données soient prêtes pour l’IA. En outre, moins de la moitié (43 % et 41 % en France) des personnes interrogées disposent majoritairement de données structurées, et d’une partie de données non structurées.
M. Pedersen conclut que « Le manque de maturité au niveau de la couche de l’infrastructure des données doit être abordé dans le cadre d’une stratégie globale d’IA, sans quoi l’IA ne sera jamais la solution miracle qui permettra de dynamiser l’entreprise. Il est clair que les entreprises ont besoin d’aide pour la gestion et la migration des données. Bien que l’IA soit considérée comme un nouvel outil brillant qui va révolutionner l’entreprise, comme toute technologie, ce n’est jamais aussi simple. La puissance de l’IA industrielle réside dans le fait qu’elle peut toucher toutes les facettes d’une entreprise, de l’innovation produit à l’expérience client, en passant par la productivité et l’ESG. Son potentiel est énorme si les dirigeants et les entreprises peuvent combiner vision, stratégie, technologie et compétences. Le moment est venu de prendre du recul, de faire le point et d’élaborer un véritable plan d’IA industrielle pour transformer l’engouement médiatique en réalité. »