Depuis que le gouvernement chinois a initié sa stratégie « Internet Plus » l’année dernière, le e-commerce transfrontalier n’a cessé de se développer à un rythme accéléré. Dans ce contexte, l’International ICT Expo, organisée par le Hong Kong Trade Development Council (HKTDC), a intégré le forum inaugural Hong Kong Cross-Border E-Commerce 2016. Avec pour thème « Statistiques dans le secteur du e-commerce transfrontalier », cet évènement a réuni des experts en e-commerce pour en aborder les opportunités et les défis.
Lors de sa présentation au forum, Clément So, vice-président du Hong Kong Cross-Border E-Commerce Association, a dévoilé le rapport d’études sur le e-commerce transfrontalier à Hong Kong. Le e-commerce bénéficie des atouts de la région : un environnement de libre-échange favorable et une grande diversité de marques. Les ventes en ligne devraient poursuivre leur développement rapide cette année. Le rapport préconise que le gouvernement accorde davantage de ressources afin d’établir des normes pertinentes et de mieux soutenir les petites et moyennes entreprises : ainsi, la chaîne d’approvisionnement de la ville et les secteurs de niche de différentes industries se verraient renforcés.
Selon Kino Kwok, directeur général et directeur de l’exploitation de PayEase, société basée à Pékin, le nombre d’utilisateurs Internet chinois et russes ne cesse de croître. Si les transactions des ventes en ligne ont atteint 10,5 milliards de dollars américains, le commerce de détail ne représente que 2 % de ce total. En outre, seuls 50 sites de ventes en ligne ont enregistré un total de transactions de 4 milliards de roubles ou plus. Ces statistiques mettent en évidence l’immense marge de progression pour le e-commerce transfrontalier en Russie. Après avoir présenté TradeEase, la plate-forme de e-commerce entre la Chine et la Russie, Kino Kwok a évoqué les différents axes de développement des entreprises sur le marché russe, comme l’utilisation de la localisation de sites Web, le recours à des experts russes pour superviser la logistique, la mise à disposition de serveurs locaux, la mise en place d’un service client local pour mieux fidéliser les consommateurs, et l’usage d’outils marketing en ligne et hors ligne.
Edwin Ma, directeur du développement commercial de PayEase, est revenu sur la nouvelle politique en matière de e-commerce transfrontalier annoncée le 8 avril dernier. Au-delà des changements qu’elle implique, il a évoqué les questions soulevées. « La liste des produits importés dans le cadre du e-commerce transfrontalier de détail (« Cross-border E-commerce Retail List of Imported Goods ») publiée à 21 heures le 7 avril, est entrée en vigueur à minuit le 8 avril », précise-t-il. « Par conséquent, les produits déjà présents dans la zone de libre-échange, mais non-inscrits sur la liste au moment de l’annonce, n’étaient plus autorisés à quitter la zone, et parmi ces produits, ceux dont la date d’expiration était proche ont dû être détruits. » Il a enfin livré son analyse des autres changements liés aux importations, notamment les taux d’imposition.
Au sujet du « Cross-border O2O Integrated Solutions Plan », Sha Qingping, président de Rennibi E-commerce Technology Ltd, société installée à Qianhai, à Shenzhen, a expliqué que la plate-forme de e-commerce transfrontalier d’une entreprise comprenait 12 sous-systèmes. Il a ainsi énuméré les 12 étapes nécessaires pour créer une entreprise de e-commerce transfrontalier, depuis son enregistrement au lancement de ses canaux de ventes en ligne. Il a abordé le sujet des modèles de distribution des entreprises de e-commerce transfrontalier, comme la « distribution à plusieurs niveaux », la « distribution pour les commandes en multicanal », mais aussi la « vérification par les douanes des commandes clients, du traitement des paiements et des informations liées à la logistique ». Pour conclure, il a affirmé que la clé de la réussite en matière de e-commerce transfrontalier reposait sur « l’union des forces en présence pour saisir les opportunités commerciales ».
En dépit d’avancées technologiques rapides, les questions de confidentialité et de sécurité des applications mobiles sont souvent négligées. Comme l’a remarqué Jerald Ray, directeur de Tech Star Communication Ltd pour la région Asie-Pacifique, l’utilisation d’applications mobiles de messagerie et le téléchargement d’applications mobiles soulèvent des problèmes de sécurité. Il a également insisté sur le risque considérable pour les utilisateurs d’accorder diverses autorisations lorsqu’ils téléchargent ces applications.
« Cela revient à mettre sa vie entre les mains de quelqu’un d’autre », a-t-il ajouté.
Lors de son intervention, Huang Lifang, directrice générale adjointe de Qianhai International Liaison Services Ltd, s’est intéressée aux procédures d’enregistrement des entreprises à Qianhai et aux « opportunités en e-commerce transfrontalier à Qianhai ». Elle a insisté sur le fait que « Qianhai ne cherche pas à remplacer Hong Kong, mais plutôt à lui apporter une valeur ajoutée. » Ajoutant que Qianhai faisait tout pour devenir un « port intelligent ». À ce jour, 3 000 entreprises hongkongaises sont basées à Qianhai, en grande partie parce que le taux d’imposition de 15 % constitue une mesure incitative des plus séduisantes. En outre, les subventions financières et les services destinés à faciliter le recrutement de talents à Qianhai offrent divers avantages à ces entreprises.
Fort de son expérience, Bao Huazha, ancien responsable des douanes de catégorie 3 de l’Administration générale des Douanes de Chine, a dressé la liste des différences entre les trois types de zones de libre-échange : la zone de libre-échange dans une définition large, celle plus étroite, et les zones spéciales de supervision des douanes, comme expliqué lors des troisièmes sessions plénières du Comité central et dans le document « Free Trade Area and Special Customs Supervision Areas ».
Grâce à l’essor rapide de ce secteur, la valeur totale des ventes de détail en ligne en Chine a atteint 3 800 milliards de yuans en 2015. Les organisateurs du forum avaient invité Han Cong, directrice générale de la division commerciale de jd.hk (articles ménagers et de prêt-à-porter), société détenue par le neuvième site de vente en ligne du monde, JD.com. Han Cong a ainsi pu partager son point de vue sur le thème « Breakthrough in 2016 ». Elle a déclaré que jd.hk considère la garantie de produits de qualité comme la clé de son succès. Afin de se protéger des produits de contrefaçon susceptibles de se mêler à son offre, l’entreprise lance et met en place chaque année des initiatives « zéro tolérance » par le biais de contrôles aléatoires et de pratiques de supervision rigoureuses des canaux de sourcing.
Hong Kong Electronics Fair (Spring Edition) : http://www.hktdc.com/hkelectronicsfairse
International ICT Expo : http://www.hktdc.com/ictexpo